Lancée en 2020 par le Conseil départemental, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture des Vosges, la Fédération Départementale des Chasseurs des Vosges et la Direction Départementale des Territoires, l’opération «Osez l’Agroforesterie» porte ses fruits. Près de 120 ha de terres agricoles ont ainsi déjà été aménagés. Et si vous aussi, vous osiez l’agroforesterie…

Ce mode d’exploitation agricole présente, il est vrai, bien des avantages. Il permet de lutter contre l’érosion des sols, d’en augmenter la fertilité grâce à l’apport de matière organique et d’assurer une meilleure infiltration des eaux de pluie. Les arbres ont également un effet brise-vent pour les cultures et les animaux auxquels ils offrent un ombrage bien utile. Ils stockent aussi du carbone et produisent de la biomasse sous forme de bois de chauffage ou de paillage. Les haies, les alignements d’arbres, ainsi que les bosquets contribuent également à la préservation de la biodiversité et à l’amélioration de la qualité de nos paysages.

Cette année, 47,2 ha de terres situés dans tout le département* ont ainsi été plantés avec l’aide du Conseil départemental qui soutient cette démarche dans le cadre d’un appel à projets « Osez l’Agroforesterie !». Certaines plantations ont été réalisées via des chantiers écoles et des Structures d’Insertion par l’Activité Économique (SIAE). C'est le cas d'une équipe du chantier d'insertion porté par l’association des "Amis du Fort de Bourlémont". Ce chantier a permis à une dizaine de personnes en insertion de se former, d'acquérir ou de développer de nouvelles compétences professionnelles, lesquelles devraient faciliter leur retour à un emploi classique et durable. Comme le souligne Thierry Colson, le responsable de l’association, « cet intérêt socio-économique est parfaitement compatible avec les objectifs de l’association qui visent à valoriser les espaces bâtis et naturels et à sensibiliser à la transition écologique et la biodiversité ».

MIEUX VAUT « PLANTER PETIT »

Les plants produits en pépinière sont conditionnés en « racines nues ». Ce mode de conditionnement présente plusieurs avantages : un meilleur développement des racines, un enracinement et une reprise plus facile, ainsi qu'une croissance plus rapide. Il évite également un déplacement de terre. Thomas Lacroix, conseiller agroforesterie à la Chambre d’Agriculture explique : « Planter « petit » est un gage de réussite car le stress de transplantation est moins important que pour de grands arbres. Nous avons fait l’expérience sur une parcelle expérimentale à Hennecourt, où nous avons planté en 2014 des robiniers d’un an d’environ 60 cm, et d’autres de 4/5 ans qui mesuraient plus de 2 mètres. Aujourd’hui, sans les plans on arriverait plus à les différencier ! »

^* EARL Colnet à Poussay / Mazirot, INRA à Mirecourt, GAEC du Petit Moulin au Val d’Ajol, GAEC JHC à Marainville-sur-Madon, La Ferme de la Prairie à Vincey / Portieux