Cette œuvre saisissante en calcaire nous plonge dans l’un des nombreux épisodes dramatiques de l’histoire biblique. La mise à mort de Jean Baptiste, exigée par le roi Hérode pour prix de la danse de Salomé, donna lieu au développement d’une iconographie spécifique à la fin du Moyen Âge : le saint Jean Baptiste in disco, c’est-à-dire la tête du saint sculptée en haut-relief au fond d’un plat.
Objet de dévotion
Objet de dévotion au Précurseur de la Passion, cette œuvre devait orner l’autel à la Saint-Jean. Malgré le manque en partie supérieure du plat, l’inscription se lit : « SANCTU[s] [Johannes] [Bapt]ISTA ».
Des traces de polychromie suggèrent la crudité de la vision du chef d’oeuvre donnée par le sculpteur : le cou tranché aux artères saignantes qui se mêlent aux cheveux épars, la barbe raidie débordant sur l’aile du plat. Par contraste, une certaine douceur se dégage de l’expression. La dimension esthétique de cette vision repoussante est rehaussée par le caractère très travaillé du plat, à l’imitation d’un ouvrage d’orfèvrerie.
Beaux-Arts de Nancy
Ce type d’œuvres sculptées en pierre, en bois ou en métal a été très prisé dans les pays germaniques, surtout en Rhénanie.
? En attendant la réouverture du MUDAAC, la « Tête de saint Jean-Baptiste » est présentée au musée des Beaux-Arts de Nancy, aux côtés de huit œuvres emblématiques de nos collections, intégrées au parcours permanent !
+ d’infos sur les collections :