Il y a 50 ans, le 17 janvier 1975 était promulgée la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France.
Cette loi, dite loi Veil, est associée à la personne de Simone Veil, ministre de la santé de l'époque, qui a défendu le projet de loi devant le Parlement, alors, "presque exclusivement composé d'hommes"…
Qui êtes-vous et quel est votre rôle quand une personne vient pour une IVG ?
Je suis Isabelle AUGER, Sage-femme coordinatrice au sein du service de Protection Maternelle et Infantile et Centre de santé sexuelle.
Lorsqu’une femme formule une demande d’IVG, nous réalisons une consultation d’information. Nous écoutons la patiente et nous l’informons sur les dispositions légales de l’IVG : le délai (14 semaine de grossesse) ainsi que les différentes méthodes et les lieux possibles de réalisation.
Un dossier guide est remis (ivg.gouv.fr). Nous répondons aussi aux interrogations de la patiente et l’orientons vers d’autres professionnels ou établissements si besoin. Puis nous réalisons un entretien médical, prescrivons et/ou réalisons des examens complémentaires (bilan sanguin, échographie de datation).
En Centre de santé sexuelle (CSS), nous pouvons réaliser une IVG médicamenteuse en dessous de 7 semaine de grossesse si cette méthode est retenue, ainsi que la consultation de suivi.
Quels sont les méthodes et les délais pour recourir à une IVG ?
La méthode est choisie selon l’avancée de la grossesse, le choix de la patiente, les éventuelles contre-indications à l’IVG médicamenteuse et l’avis médical du praticien.
L'IVG instrumentale peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles.
L'IVG médicamenteuse est pratiqué jusqu'à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit au maximum 9 semaines après le début des dernières règles, en centre hospitalier ou en ville et domicile.
Y a-t-il une condition d'âge pour une IVG ?
Non. Les patientes mineures peuvent recourir à l’IVG avec ou sans consentement parental.
En revanche, elles doivent être accompagnées de la personne majeure de leur choix si cela est réalisé au secret parental.
Un entretien psychosocial est obligatoire, avec une conseillère conjugale et familiale par exemple.
Quel est votre constat par rapport à l’IVG et à son évolution au cours des dernières années ?
Depuis la loi Veil, des lois successives ont permis d'élargir et améliorer le cadre de prise en charge de l'IVG : délai légal modifié, prise en charge à 100% par l’assurance maladie, anonymat possible, compétences aux Sages-Femmes depuis 2016 pour la méthode médicamenteuse et à présent instrumentale sous conditions. En ville, l’IVG est désormais possible à domicile.
Au niveau national, la hausse des IVG constatée en 2022 se poursuit, avec un taux de recours de 16,8 IVG pour 1000 femmes, surtout chez les 20 34 ans.
L’offre de soin sur les territoires s’est donc étoffée les dernières années, 41 % des IVG ont lieu en France hors établissement de santé et à
79 % par voie médicamenteuse.
Dans les Vosges, 12 Centres de santé sexuelle répartis sur tout le département proposent un accompagnement à l’IVG et une prise en charge de l’IVG médicamenteuse.
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