Lundi 23 juin 2025, une quinzaine de cueilleurs locaux ont pu récolter quelques kilos d’arnica sur les pentes du Markstein.
Après avoir constaté que la floraison de l’arnica était de nouveau généreuse sur certains secteurs du massif du Markstein, les communes et les propriétaires des chaumes du Markstein, sur proposition du Parc naturel régional des Ballons des Vosges en lien avec les cueilleurs et le Conseil Départemental des Vosges, ont autorisé une cueillette limitée de l’arnica « à la dernière minute ».
Cette année, la floraison soudaine de la fleur a surpris avec quasiment deux semaines d’avance, en raison notamment des fortes chaleurs.
Au total, seulement 39 kilos de capitules frais ont été autorisés à être prélevés, le temps d’une matinée de cueillette.
Bien loin des quantités prélevées lors des années favorables, où des quantités plus importantes pouvaient être ramassées pour satisfaire également la demande des laboratoires pharmaceutiques locaux.
En effet si la floraison était de nouveau assez abondante cette année, la décision des gestionnaires et des propriétaires a été de permettre une récolte symbolique et de laisser la fleur s’épanouir pour avoir un maximum de graines pour la régénération future.
Depuis 2019, l’Arnica se fait de plus en plus discrète sur les pentes du Markstein.
Sans pouvoir expliquer de manière certaine la cause, la modification du régime des pluies et de la neige mais aussi les sécheresses successives semblent affecter la floraison de cette espèce de marguerite spécifique des pâturages extensifs de montagne.
Certaines pratiques de gestion des prairies ont fait l’objet d’engagements des éleveurs dans le cadre de contrats avec les communes et le Parc naturel régional des Ballons des Vosges : contrôle de la fertilisation, dates de récolte retardées etc. Les éleveurs ont aussi à cœur de permettre à cette activité locale de se poursuivre.
Malgré une faible récolte et après l’annulation de la cueillette trois années de suite car la ressource était au plus bas, la cueillette a été accueillie avec enthousiasme par les cueilleurs, tous originaires du massif des Vosges. Avec déjà quelques kilogrammes, ils pourront assurer une part de leur production annuelle de baumes, huiles etc.
Certains se sont également déjà lancés dans des plantations afin d’assurer leur propre production. De son côté, le Parc et le Conseil départemental des Vosges se sont engagés dans des restaurations expérimentales de populations sur plusieurs sites : une évaluation de ces tests est en cours.
Notre « tabac des Vosges » représente ainsi une source de revenus et reste une plante emblématique de la diversité et de la richesse écologique du Massif des Vosges.
