Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, posons notre regard sur un tableau du peintre Jan van Goyen qui est l’un des paysagistes emblématiques du Siècle d’or hollandais. Et apprenons-en également un peu plus sur la vie de cet artiste qui a connu les affres d’investissements financiers le conduisant à l’endettement.
Son style caractérisé par des compositions simples, souvent monochromes, met en avant la lumière et l'atmosphère.
Le réalisme de van Goyen (Leyde, 1596 ; La Haye, 1656) vient de sa compréhension des événements naturels. Plus qu’une représentation fidèle de son environnement, c’est son sentiment des paysages qu’il souhaite traduire.
Sa carrière est malheureusement marquée par de nombreux revers économiques, aggravés par des investissements hasardeux dans l'immobilier qui le conduisent à plusieurs faillites, le laissant endetté jusqu'à sa mort en 1656.
Certains historiens suggèrent aussi que van Goyen, tout comme Rembrandt et d'autres artistes de son époque, aurait pu investir dans la bulle spéculative des tulipes, communément appelée « tulipomanie ».
Au milieu des années 1630, aux Pays-Bas, le marché des bulbes de tulipes atteint des records. Les prix montent à tel point que, lors des négociations, les échanges se font avec une rapidité étonnante. Certains n'hésitent pas à vendre leur maison pour acquérir un seul oignon, attirés par les promesses de profits de la revente.
Mais en février 1637, c'est le krach ! Cet effondrement semble avoir été déclenché par l'absence totale d'acheteurs lors d'une vente aux enchères habituelle dans une taverne de Haarlem ; ceux-ci ne s'étant pas présentés en raison d'une épidémie de peste bubonique. Cette situation suffit à provoquer un retournement complet du marché, laissant de nombreux investisseurs ruinés.
Au-delà des problèmes financiers de van Goyen, l’artiste laisse derrière lui une œuvre foisonnante qui influencera durablement la peinture hollandaise et inspirera des générations de peintres. Son style novateur aura grandement participé à forger sa réputation et son héritage, en particulier auprès des impressionnistes.
Jan van Goyen, « Marine », 1634, huile sur toile © MUDAAC Épinal, cliché L’Œil créatif
Plus d’infos sur les collections : mudaac.vosges.fr
*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux.
