Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous au peintre Edouard Vuillard dont le MUDAAC conserve deux œuvres.
Édouard Vuillard (1868 -1940) est issu d’un milieu modeste. Installé avec sa famille à Paris en 1877, il débute sa scolarité au lycée Condorcet où enseignent Bergson et Mallarmé. Il y rencontre alors Maurice Denis, Paul Sérusier, Lugné Poe ou encore Kerr-Xavier Roussel.
Son père meurt alors qu’il n’a que 20 ans ; il reste entouré des femmes de sa famille – sa sœur, sa mère et sa grand-mère, qu’il représente dans de nombreux tableaux. Il vit notamment, jusqu’à l’âge de soixante ans, avec sa mère.
Après un passage par l’Académie Julian, Vuillard intègre l’École des Beaux-Arts, en 1887, avec Jean-Léon Gérôme comme maître. Il développe une prédilection pour les scènes d’intérieur intimistes, chargées de décor et animées par la lumière artificielle, souvent inspirées des arts du spectacle. Peintre du sensible, il accorde une importance aux points de vue et aux cadrages pour pénétrer l’intimité d’une chambre, d’un salon ou d’un atelier.
C’est en 1889, que Maurice Denis le convainc de rejoindre un petit groupe dissident de l’Académie Julian – formé en 1888 autour de Paul Ranson, Pierre Bonnard et Paul Sérusier, mettant la question du décoratif au cœur de leurs préoccupations, les Nabis (« prophètes inspirés », en hébreu). Au départ réticent à l'idée qu’un peintre ne cherche pas à reproduire de façon réaliste ce qu'il voit, Vuillard finit par s'essayer à ses premières œuvres synthétistes.
Vers 1900, le groupe éclate et chacun s’engage dans une voie plus personnelle.
Après ce passage chez les Nabis, Édouard Vuillard s'oriente vers le portrait et reçoit de nombreuses commandes de la bourgeoisie parisienne. Il ne délaisse par pour autant les scènes d’intérieur qu'il affectionne particulièrement.
Il réalise également des décors de théâtre et de grandes compositions décoratives qui forment un aspect essentiel de son art !
Le MUDAAC conserve deux huiles sur carton de l’artiste, issues de la collection de Paul et Ève Delacroix, léguées au musée en 2000 : « Bouquet de fleurs sur un balcon » et « Dans l’atelier »
Édouard Vuillard, « Autoportrait », 1890 © Collection privée
Édouard Vuillard, « Bouquet de fleurs sur un balcon »
Édouard Vuillard, « Dans l’atelier »
© MUDAAC Épinal, cliché Claude Philippot
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*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux.