Chaque semaine, la rubrique « Les rendez-vous du MUDAAC » vous propose de découvrir une des œuvres du musée départemental d’art ancien et contemporain* (MUDAAC) à Epinal. Ce lundi, intéressons-nous à une plaque en cuivre émaillée représentant Saint Thomas d’Aquin.
Dominicain du XIIIe siècle, Saint Thomas d’Aquin est un grand théologien du moyen âge. Sa pensée, réconciliant foi et raison, repose sur une confiance active en la raison, ainsi que sur une référence permanente à la nature. Il est ici représenté une étoile sur la poitrine, un ostensoir à la main et la colombe du Saint-Esprit lui parlant à l’oreille. La richesse du coloris, délicatement souligné par l’or, et les rinceaux des écoinçons ajoutent au raffinement de l’ensemble.
À partir du XIIe siècle, Limoges construit sa réputation sur la production d’émail, un mélange de différents minéraux et d’oxydes métalliques posé sur une plaque de cuivre. Au moyen âge, c’est l’émail champlevé qui fait la réputation de la ville, jusqu’à ce que la Guerre de Cent ans sonne le glas de la production. Dans le dernier tiers du XVe siècle, il est remplacé par l’émail peint sur plaque de cuivre ou sur pièce de forme. Dans le cas d’une plaque, on emboutit et on martèle la plaque pour lui donner une forme légèrement bombée et la rendre résistante aux cuissons. L’émail est ensuite appliqué en couches, chacune cuite successivement en commençant par les couleurs qui supportent les plus hautes températures.
La plaque du MUDAAC porte au revers une signature : « Laudin au fauxbourgs de Manigne à Limoges I.L ». Les Laudin sont la principale famille d’émailleurs active à Limoges aux XVIIe et XVIIIe siècles. Jacques II (1663-1729) en est le représentant le plus illustre ; les portraits de saints sont typiques de sa production. Ils permettaient d’avoir chez soi un petit objet de dévotion, raffiné et aisément transportable.
Attribué à Jacques II Laudin (1663-1729), Saint Thomas d’Aquin, Limoges, début XVIIIe siècle, émail peint sur cuivre, H. 10,5 cm ; L. 14 cm, L.IV.E.57 bis
© MUDAAC Épinal, cliché Claude Philippot
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*Le musée est actuellement fermé en raison d’importants travaux.
